Du vrai et beaucoup de faux
Historiquement l’actualité s’est toujours répandue dans la population par deux canaux bien distincts, le premier, la rumeur, colportée de manière orale, dans les foires, les marchés, les tavernes, elle était l’information populaire, issue partiellement de sources vérifiées, mais avant tout basée sur l’imagination du ou des conteurs. Le deuxième canal était l’information ou les communiqués officiels transmis par lettres ou rouleaux cachetés qui à défaut de relater la vérité, informaient sur la version officielle des faits.
Pour voir apparaître la liberté de la presse, et même si celle-ci est le résultat d’un long processus historique que l’on ne peut résumer à une seule date, il faudra attendre la révolution française pour voir les premiers textes clairement établir cette liberté. Mais surtout bien plus tard l’arrivée de la IIIe République en 1870 et de la fameuse loi du 29 juillet 1881, qui déclare que l’imprimerie et la librairie sont libres.
La liberté de la presse n’est pas synonyme de vérité, en effet on a vu au cours du XIXe et du XXe siècle, de nombreux organes de presse très connus, soutenir ouvertement telle ou telle dictature, malgré que ces régimes despotiques aient pu faire plusieurs millions de morts ! Leur mea-culpa viendra souvent bien trop tard.
Depuis, même si une certaine éthique et une certaine maturité guident les titres de la presse et de l’ information en général vers une plus grande indépendance, et une liberté de penser. Un autre canal d’information extrêmement puissant a vu le jour, Internet et en particulier les réseaux sociaux.
Cet accès ouvert et facile à un moyen d’expression, redonne un coup de fouet à la rumeur publique que l’on a déjà connue par le passé, en lui donnant une force accrue. La technologie permet la viralité qui touchera non plus seulement les voisins immédiats, mais tous les utilisateurs qui se comptent en millions.
Intox : Quels dangers ?
Parmi les professionnels de l’information, un grand nombre sont de bons professionnels qui se basent sur un code de déontologie, des méthodes, des réseaux, afin de donner une information aussi impartiale que possible. Si ces informations ne sont pas la réalité, elles en approchent. Lorsque par contre, c’est la rumeur basée sur des on dit, sur des affabulations colportées par des groupes politiques, religieux, ou des lobbys et cela afin de servir leur cause. On peut s’inquiéter des effets sur un public de plus en plus large qui consomme l’information comme de la « bouffe industrielle », rapide, pas chère mais dangereuse.
Les réseaux sociaux colportent, grâce au partage, des articles en apparence rédigés par des professionnels de l’information, qui sont en fait non pas des journalistes mais bien des communicants au service d’une idéologie. Mentir, omettre, tricher fait partie de cette nouvelle guerre, comme on a pu le voir pendant les deux dernières campagnes politiques, que ce soit en Grande-Bretagne lors du Brexit ou lors des élections aux États-Unis de nombreuses fausses rumeurs sur les candidats adverses ont pu être partagées et relayées beaucoup plus que les articles de fond, vérifiés avec preuve à l’appui.
Les réseaux sociaux et les moteurs de recherche les plus connus sont d’ailleurs en train de travailler sur ce problème d’intox à grande échelle, en relation avec les organes de presse des différents pays afin d’éviter une contamination est une décrédibilisation totale de toute source d’information.