Les signes de la dépression
Qu’elle soit liée à des conditions de travail ressenties comme insupportables, à un tempérament, à une problématique familiale ponctuelle ou toute autre raison, la dépression est en constante augmentation dans le monde depuis 10 ans selon un récent rapport de l’OMS. La France n’échappe pas à la règle avec 2 à 3 millions de personnes touchées chaque année par un épisode dépressif.
Le point sur cette affection et les signes avant-coureurs à détecter pour éviter le pire (environ 10 000 suicides par an en France).
Stress, anxiété, dépression, burn-out… les femmes 2 fois plus touchées que les hommes
Non inscrite au tableau des ‘maladies professionnelles’, la dépression liée au syndrome d’épuisement psychique est cependant de mieux en mieux reconnue dans le monde du travail, comme en témoigne l’augmentation des dossiers de reconnaissance par l’assurance maladie du caractère professionnel de la pathologie (environ 1 dossier sur 2) ; si la démarche reste longue et complexe, elle offre au salarié de meilleures indemnités journalières que le régime classique et une rente supérieure à une pension d’invalidité.
Qu’elle soit induite par un stress intense professionnel ou une autre problématique, la dépression touche majoritairement les femmes, sur-sollicitées à la fois dans leurs vies professionnelle et familiale. Les études montrent que des facteurs neurologiques (déficit de sérotonine) mais aussi cognitifs et hormonaux peuvent être également à l’origine de cette inégalité hommes/femmes face à cette pathologie invalidante.
Dépression et burn-out : les symptômes
Breakdown, neurasthénie, anxiété, dépression, épisode dépressif, burn-out… le manque de définition médicale de cette maladie se manifestant par des symptômes à la fois physiques et psychiques explique la multiplicité des termes.
La Classification Internationale des Maladies (version 10) de l’OMS dresse une classification selon la nature des symptômes, leur durée et sévérité :
- épisode dépressif léger, moyen ou sévère ;
- troubles dépressifs récurrents ;
- dépressions persistantes (dépression du post-partum, dépression saisonnière, cyclothymie, dysthymie, trouble dysphorique prémenstruel) ;
- dépressions secondaires (dépression et schizophrénie, dépression et pathologie vasculaire, dépressions révélatrices d’une affection d’une autre nature).
Utilisée principalement par les psychiatres, cette classification établit une liste de symptômes majeurs et mineurs : tristesse, perte d’intérêt, fatigue, perte d’énergie, trouble de l’appétit, troubles du sommeil, perte de l’estime de soi, difficultés de concentration, pensées suicidaires…
Ces symptômes rejoignent ceux établis en 1994 par un spécialiste de l’épuisement professionnel, le psychologue allemand Matthias Burish :
1/ manque d’enthousiasme pour le travail et les relations dans les autres sphères (signes avant-coureurs) ;
3/ réactions émotionnelles d’agressivité, culpabilité…
4/ réduction des capacités intellectuelles et de la créativité ;
5/ repli sur soi ;
6/ réactions psychosomatiques (comportements addictifs, troubles du sommeil, raideurs musculaires…) ;
7/ épuisement, pensées suicidaires…
La prévention du burn-out
Les capacités de l’individu à identifier son stress et à mettre en place des stratégies d’adaptation et des changements sont la clef pour éviter le burn-out professionnel ou une dépression sévère. Contrairement à la croyance populaire, personne n’est à l’abri de cet ‘mal du siècle’ qui touche y compris des personnes sans antécédents psychiques.