Soigner la dépression
Avant, j’avais tendance à penser comme beaucoup que les personnes en dépression en rajoutaient quant à leur incapacité à faire, que leurs ‘pseudo’ crises d’angoisses étaient ‘fausses’ ; j’imaginais qu’elles ne faisaient aucun effort et se complaisaient dans cette situation ; j’étais persuadée que ça ne pouvait pas m’arriver, que jamais de ma vie je ne prendrais d’antidépresseurs, moi si forte et pleine d’énergie… mais ça c’était AVANT. Avant de subir des crises d’angoisse à répétition dues à un burn-out. Avant cette affreuse impression de ne plus être moi même, que quelqu’un d’autre habite mon corps, annihilant toute velléité d’action, le réduisant véritablement à l’état de légumes…
Depuis, la compréhension et la compassion m’animent. Et j’avais envie de partager mon expérience et ce que j’ai entrepris pour me sortir de cette emprise morbide.
Les anti-dépresseurs
Petit retour en arrière sur ce qui a déclenché chez moi cet épisode dépressif sévère : un enfant hypersensible et surdoué, diagnostiqué à 22 ans, schizophrène. Après des années d’errances, de hauts et de bas, d’appels au secours variés, de souffrances incomprises (Centre Médico-Psychologiques, assistances sociales, médecins, psychologues, hypnothérapeutes, professionnels des thérapies brèves…)
Après des années très difficiles, plusieurs hospitalisations et des visites éprouvantes, mon fils est sorti véritablement métamorphosé avec un nouveau traitement ; et, pendant les deux années qui ont suivi, il a peu à peu retrouvé toute l’énergie et la joie de vivre qui étaient son quotidien jusqu’à l’âge de 13 ans.
Mon burn-out s’est manifesté à sa sortie de son dernier séjour, alors qu’il était ‘sorti d’affaire’. Normal on m’a dit. Le contre-coup d’un très long épuisement moral. Après quelques brèves mais intenses crises d’angoisses, des troubles du sommeil et une volonté qui peu à peu s’effritait dans tous les domaines, le burn-out m’est tombé dessus un matin, et m’a littéralement couchée par terre.
Et là, devant cette situation inédite et insupportable (je vous passe les détails), je me suis dit, il me faut des anti-dépresseurs. Les premiers médicaments, associés à des anxiolytiques, n’ont pas amélioré mon état, au contraire (pensées suicidaires, palpitations intenses…). Mais le deuxième essai, associé à d’autres techniques perso, m’ont peu à peu sorti de ma prison corporelle, un enfermement de 4 mois.
Les autres remèdes
Me lever le matin était un supplice mais la volonté, parfois surhumaine, d’entamer un chemin vers la guérison, me permettait de mettre un pied devant l’autre. Cette même volonté m’amenait à courir et me dépenser, faire de longues marches, aider mon mari sur un chantier de construction, jardiner, rencontrer les proches qui me supportaient dans cet état… alors même que j’étais incapable de répondre au téléphone, lire, faire les courses, m’intéresser à un film, préparer le repas…
Dans le même temps, j’ai prix rdv avec un hypnothérapeute (je l’ai vu deux fois), pratiqué l’EFT (Emotional Freedom Technique – une autre thérapie brève à laquelle je m’étais formée pour aider mon fils -), rencontré une dizaine de fois une psychologue (qui m’a redonnée confiance en mes capacités).
Et surtout, j’ai eu la chance d’avoir un entourage à mon écoute, un mari et un fils très compréhensifs sur la situation et qui ont pris les choses en main.
Est-ce le cocktail de tout cela qui a amélioré mon état ? Mon envie furieuse de guérir ? Un environnement grandement favorable ? Tout cela pour dire que prendre des médicaments un temps n’est pas un fin en soi, mais peut-être une étape indispensable avant de trouver des thérapies et autres solutions plus saines (méditation, ronronthérapie – et oui, ça existe ! – pensée positive, sophrologie, photothérapie, thérapie cognitive comportementale, EMDR, yoga, stimulation magnétique transcranienne (TMS)…).
Rien ne doit être laissé de coté, le meilleur remède est celui qui vous convient…